ONG et Web ?

Sans doute que très bientôt toutes les ONG, associations (de taille petite ou moyenne) ne pourront plus faire l’impasse sur tous les outils dit du web 2.0. Tout va très vite maintenant par Internet, les réseaux sociaux se multiplient, les internautes s’approprient la circulation rapide d’informations mais aussi le citoyen lambda avec son mobile. Tout se fait et se défait à grand vitesse sur le Net.

Nous avons eu récemment des exemples incroyables: la campagne de Barak Obama sur Facebook, les images de la révolte iranienne etc…

Un jour la collecte de fonds via internet décollera car de nouveaux profils de donateurs s’annoncent : la génération Internet. Les organisations doivent se préparer maintenant.

Une valse à 3 temps

Le cap du milliard de personnes souffrant de la faim a été franchi.

Le Programme alimentaire Mondiale (PAM) annonce un manque de 3 milliards des pays donateurs afin de faire face à un besoin estimé à environ 7 milliards en 2009 et cela dans un contexte de crise alimentaire, sachant que cette aide ne concernera que 108 millions de démunis.

En deux semaines il a été possible de trouver 700 milliards de dollars pour refinancer les plus riches banques du monde.

Cherchez l’erreur. Quelle danse macabre jouons-nous?

Des sourires, des poignées de mains, des promesses, des manipulations, des délocalisations, des relocalisations, des énormes Monopoly, des paradis fiscaux… la valse continue dans une symphonie d’accumulation financière et matérielle sans précédent. Il n’y a jamais eu autant de richesse dans le monde, en 2008 :

  • 90% de la richesse est allée à 1% de gens de la planète
  • On compte 1125 milliardaires détenant 4400 milliards de $, soit presque 4 milliards pour chacun, plus que 2 américains dans le top 10
  • 7 à 10% de leur richesse sont affectés à la philanthropie soit 300milliards de dollars

(source :  Virginie Seghers,consultante, spécialiste du mécénat et de la responsabilité sociale des entreprises, lors du 8ème séminaire francophone de la collecte de fonds en juin 2009).

Nous vivons maintenant dans un monde d’interactions, rien ne sert de se boucher les oreilles, les yeux ni de se barricader; les crises alimentaires, énergétiques, climatiques et financières « se posent toutes à l’échelle internationale ».

Nous parlons tous azimuts de développement durable. Nous connaissons ses trois piliers:

  • Social    Ecologique    Economique

et ses trois équations

  • Ecologique + social= VIVABLE
  • Ecologique + Economique = VIABLE
  • Economique + social = EQUITABLE

Alors j’ai envie de terminer par « ya pu ka », intégrons une dimension éthique dans nos démarches économiques et financières  et nous serons plus ….à vous de terminer la phrase et de « penser » à la suite que vous voulez donner à toute cette histoire qui est la nôtre…

autres sources:

Salil Shetty le directeur général de la campagne de l’ONU en faveur des Objectifs du Millénaire pour le Développement

« Alors qu’en deux semaines on est capables de trouver 700 milliards de dollars pour refinancer les plus riches banques du monde, alors que 1000 milliards de dollars peuvent être dépensé sur une seule « guerre », alors que les fonds souverains des Etats les plus riches détiennent 2 500 milliards de dollars, on a peine à croire que le monde n’arrive pas à trouver 18 milliards par an pour sauver des millions d’enfants et de femme et satisfaire les besoins primaires de la majorité de la population de la planète ».

Antoine Malafosse Délégué général du CCFD, s’adresse en janvier 2009 au Comité directeur de la CIDSE (Coopération internationale pour la solidarité et le développement)

YOUPHIL

Être ou ne pas être…

pauvre…

Tant de personnes parlent de la pauvreté et en ont une conception fortement ancrée dans des clichés qui entraînent bien souvent l’échec de projets sensés diminuer la pauvreté. Muhammad YUNUS (prix nobel de la paix en 2006) dans son livre « Vers un monde sans pauvreté » a dressé une liste de mythes sur les pauvres, mythes qui furent des obstacles majeurs lors du démarrage de la Grameen Bank ». J’en choisi 7 sur une liste de 18.

« Les pauvres doivent suivre une formation avant de pouvoir entreprendre une activité génératrice de revenus ;

Les pauvres ne savent pas économiser ; les pauvres ont l’habitude de consommer tout ce qui leur tombe sous la main parce que leurs besoins de consommation sont pressant ;

Les pauvres sont trop affamés et désespérés pour prendre des décisions rationnelles ;

Les pauvres ne savent pas travailler en équipe ;

Les pauvres ont une vision étriquée de la vie et ne s’intéressent nullement à ce qui pourrait la changer ;

La religion et la tradition ont tellement d’influence sur les pauvres (surtout les femmes) qu’ils ne peuvent évoluer d’un iota ;

Il se peut que le crédit dépanne de façon temporaire, mais il n’aura aucun effet sur le long terme, il ne fera rien pour promouvoir une restructuration équitable de la société… »

Se débarrasser des clichés et des illusions, avancer pas à pas, observer, vivre avec les plus démunis puis accompagner leurs projets. Voilà ce que je comprends de l’aventure de la Grameen Bank, et ce que j’admire dans la démarche analogue mise en oeuvre par Voix Libres avec les plus pauvres de Bolivie.

Souvenez-vous du visage de l’homme le plus pauvre et le plus faible que vous ayez jamais vu

et demandez-vous si les projets que vous envisagez seront de quelque utilité pour lui…y gagnera-t-il quelque chose? Cela lui rendra-t-il le contrôle de sa vie et de sa destinée?
En d’autres termes, vos projets apporteront-ils la liberté aux millions d’individus affamés, en quête d’une nourriture terrestre ou spirituelle.   Gandhi