Sens

Etait-il possible de donner du sens à sa vie professionnelle ?

Fallait-il toujours courir vers la performance, faire ses preuves constamment, ne pas faiblir, être ferme, respecter ses objectifs, être créative, dérouler un management motivant, dénouer les crises etc etc… J’oubliais, le tout, avec enthousiasme, énergie et le sourire, heureusement trois composantes de ma nature résolument optimiste.

Mais que reste t-il réellement de toutes ces heures de travail, presque 55000 heures  en 29 ans!. Une armoire, deux armoires qui au gré de plusieurs déménagements ont rempli des poubelles. Au final tout se retrouve dans le microordinateur « adoré » et quand on le rend, comme on rend son tablier et bien il ne reste rien. Tel est le constat d’une gestionnaire acharnée, qui a vécu l’évolution du métier, qui a vécu le stress du chiffre, du graphique, des présentations et des « n » reporting ! On dirait Charlot (te) dans « les temps modernes », mais en remplaçant l’infernale machine par une mécanique de tableaux de bord se propulsant à la vitesse des échéances et éclairée par un stroboscope hypnotisant !

« Bon sang mais c’est bien sûr! » il reste l’Autre, les Autres, tous les Autres !

Voyons cherchons dans les souvenirs. Tout commença par des jalousies, mais il y avait les super batailles d’élastiques (si, si !), les petits bouts de munster (fromage français de l’est de la France particulièrement …odorant) cachés dans les tiroirs du chef (si si ! ), les bombes à eau. Et toutes sortes d’occasions à fêter tous ensemble : la fin de l’année, le début des congés d’été, les anniversaires, les naissances …dans ces occasions les couloirs fleuraient bon la raclette ou la fondue bourguignonne ou la bonne charcuterie. Remèdes infaillibles contre les jalousies, et les égoïsmes, vive le travail en équipe qui produit la réussite dans toutes les météos.

Peu à peu la machine infernale s’imposa,  emplit l’espace et le temps, les relations se firent de plus en plus dans le monde « virtuel » bureautique oblige!

Il reste les échos des fous rires, il reste, passé dans le tamis du temps, des amitiés solides celles qui donnent la force de jeter une partie des illusions par-dessus bord.

Merci à tout « ce travail » qui m’offre maintenant l’opportunité de cheminer vers … du SENS avec comme boussoles l’Autre et la beauté si fragile de notre Planète.

« J’ai regardé au loin.

J’ai vu quelque chose qui bougeait.

Je me suis approché.

J’ai vu un animal.

Je me suis encore approché.

J’ai vu un homme.

Je me suis encore approché.

Et j’ai vu que c’était mon frère »

Fable tibétaine (site Goodplanet)


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