Une valse à 3 temps

Le cap du milliard de personnes souffrant de la faim a été franchi.

Le Programme alimentaire Mondiale (PAM) annonce un manque de 3 milliards des pays donateurs afin de faire face à un besoin estimé à environ 7 milliards en 2009 et cela dans un contexte de crise alimentaire, sachant que cette aide ne concernera que 108 millions de démunis.

En deux semaines il a été possible de trouver 700 milliards de dollars pour refinancer les plus riches banques du monde.

Cherchez l’erreur. Quelle danse macabre jouons-nous?

Des sourires, des poignées de mains, des promesses, des manipulations, des délocalisations, des relocalisations, des énormes Monopoly, des paradis fiscaux… la valse continue dans une symphonie d’accumulation financière et matérielle sans précédent. Il n’y a jamais eu autant de richesse dans le monde, en 2008 :

  • 90% de la richesse est allée à 1% de gens de la planète
  • On compte 1125 milliardaires détenant 4400 milliards de $, soit presque 4 milliards pour chacun, plus que 2 américains dans le top 10
  • 7 à 10% de leur richesse sont affectés à la philanthropie soit 300milliards de dollars

(source :  Virginie Seghers,consultante, spécialiste du mécénat et de la responsabilité sociale des entreprises, lors du 8ème séminaire francophone de la collecte de fonds en juin 2009).

Nous vivons maintenant dans un monde d’interactions, rien ne sert de se boucher les oreilles, les yeux ni de se barricader; les crises alimentaires, énergétiques, climatiques et financières « se posent toutes à l’échelle internationale ».

Nous parlons tous azimuts de développement durable. Nous connaissons ses trois piliers:

  • Social    Ecologique    Economique

et ses trois équations

  • Ecologique + social= VIVABLE
  • Ecologique + Economique = VIABLE
  • Economique + social = EQUITABLE

Alors j’ai envie de terminer par « ya pu ka », intégrons une dimension éthique dans nos démarches économiques et financières  et nous serons plus ….à vous de terminer la phrase et de « penser » à la suite que vous voulez donner à toute cette histoire qui est la nôtre…

autres sources:

Salil Shetty le directeur général de la campagne de l’ONU en faveur des Objectifs du Millénaire pour le Développement

« Alors qu’en deux semaines on est capables de trouver 700 milliards de dollars pour refinancer les plus riches banques du monde, alors que 1000 milliards de dollars peuvent être dépensé sur une seule « guerre », alors que les fonds souverains des Etats les plus riches détiennent 2 500 milliards de dollars, on a peine à croire que le monde n’arrive pas à trouver 18 milliards par an pour sauver des millions d’enfants et de femme et satisfaire les besoins primaires de la majorité de la population de la planète ».

Antoine Malafosse Délégué général du CCFD, s’adresse en janvier 2009 au Comité directeur de la CIDSE (Coopération internationale pour la solidarité et le développement)

YOUPHIL

Être ou ne pas être…

pauvre…

Tant de personnes parlent de la pauvreté et en ont une conception fortement ancrée dans des clichés qui entraînent bien souvent l’échec de projets sensés diminuer la pauvreté. Muhammad YUNUS (prix nobel de la paix en 2006) dans son livre « Vers un monde sans pauvreté » a dressé une liste de mythes sur les pauvres, mythes qui furent des obstacles majeurs lors du démarrage de la Grameen Bank ». J’en choisi 7 sur une liste de 18.

« Les pauvres doivent suivre une formation avant de pouvoir entreprendre une activité génératrice de revenus ;

Les pauvres ne savent pas économiser ; les pauvres ont l’habitude de consommer tout ce qui leur tombe sous la main parce que leurs besoins de consommation sont pressant ;

Les pauvres sont trop affamés et désespérés pour prendre des décisions rationnelles ;

Les pauvres ne savent pas travailler en équipe ;

Les pauvres ont une vision étriquée de la vie et ne s’intéressent nullement à ce qui pourrait la changer ;

La religion et la tradition ont tellement d’influence sur les pauvres (surtout les femmes) qu’ils ne peuvent évoluer d’un iota ;

Il se peut que le crédit dépanne de façon temporaire, mais il n’aura aucun effet sur le long terme, il ne fera rien pour promouvoir une restructuration équitable de la société… »

Se débarrasser des clichés et des illusions, avancer pas à pas, observer, vivre avec les plus démunis puis accompagner leurs projets. Voilà ce que je comprends de l’aventure de la Grameen Bank, et ce que j’admire dans la démarche analogue mise en oeuvre par Voix Libres avec les plus pauvres de Bolivie.

Souvenez-vous du visage de l’homme le plus pauvre et le plus faible que vous ayez jamais vu

et demandez-vous si les projets que vous envisagez seront de quelque utilité pour lui…y gagnera-t-il quelque chose? Cela lui rendra-t-il le contrôle de sa vie et de sa destinée?
En d’autres termes, vos projets apporteront-ils la liberté aux millions d’individus affamés, en quête d’une nourriture terrestre ou spirituelle.   Gandhi

Et s’il fallait ne retenir que…

25 juin 2009 …

un rêve où les enfants ne seraient plus maltraités, où les plus démunis pourraient se faire entendre, où la fraternité aurait ses plus belles couleurs.

Il a été cet enfant maltraité qui voulait vivre ensuite ses rêves …il a chanté au milieu d’Olodum, magnifique projet de résilience pour les plus pauvres de Salvador de Bahia. C’est cette image qu’il me plait de garder dans ma mémoire

« They don’t care aubout us » ,

relevons le défi de la fraternité dans la paix …Les témoignages de 6 milliards d’autres nous démontrent que nous avons les mêmes espoirs …mais pas les mêmes malheurs.

On marche sur la tête

Un jour de balade à Paris, je décide d’acheter une petite gourmandise à mon petit Léon tout en choisissant un délicieux casse croûte à déguster dans le train lors du retour. Le temps presse, il va falloir bientôt rejoindre la gare de l’est. La boulangerie, pâtisserie traiteur est très bien achalandée, et son décor prône « l’autrefois » et « l’authentique », elle sintègre parfaitement dans le décorum de Montmartre. Allez cette belle sucette de pâtes de fruits sera excellente pour mon gourmand préféré…et en plus elle est très chouette. C’est vendu, et maintenant direction le retour en Alsace.

Le repas du dimanche partagé en famille s’annonce:

où est la sucette pour Léon? et au fait …de quoi est elle composée. J’ai acheté pour une fois vite, et en faisant confiance  à cette belle boulangerie…mais vérifions. Patatras …

Une sucette chimique

C’est pas vrai « made in China », dans notre boulangerie traditionnelle, nous ne sommes même plus capable de vendre une confiserie française ou au moins européenne! Mais nous marchons sur la tête! J’imagine le container plein de bonbons  chinois, traversant les mers. J’imagine un produit contôler « à la vas y que je te pousse » mais très certainement en rêgle. Mais bigre, ne savons nous plus fabriquer ces gourmandises?

Ahurissante collection de EXX…petite sucette de pâte de fruit ira directement à la poubelle sans passer par la case cadeau et avec une indignation pour ces boulangeries qui ont perdu le sens de la qualité et de l’éthique! Plus que jamais il faut être vigilant et cela me servira de leçon…ne jamais baisser la garde!

Luxe et Développement durable

Chance, une invitation à l’avant première du premier salon 1.618 Sustainable Luxury Fair au Palais de Tokyo, grâce à mon amie du WWF partenaire de ce salon du 1er type ! Luxe et Développement Durable dans un lieu de l’art contemporain magnifiquement situé en bord de seine avec la Tour Eiffel comme sentinelle.

Y aller, pousser par la curiosité d’observer cette combinaison Luxe et DD. Allais-je découvrir une démonstration de marketing dans un écrin sophistiqué ou alors quelques artistes et porteurs de projets ou encore une preuve de générosité du Luxe s’impliquant dans des projets équitables? Et bien surprise…ce fut …

Un bel espace un peu irréel où les stands baignent dans un esthétisme de blancheur. Les lumières projetées sont comme des totems rappelant …la vague verte et tous ses attributs : l’air, l’eau, la forêt …mais pas l’homme prédateur de sa planète, mais pas l’homme en action pour préserver la beauté de lieux féériques et ses communautés. Certes déambuler comme cela, en avant première, était très zen, ambiance planante invitant aux voyages, à la découverte de beaux objets, étonnant par le détournement de certaines matières comme le papier d’Elise Fouin, également éclectique, du hors-bord à propulsion solaire à la maison écologique très design… Mais toute cette beauté ne semblait être uniquement, une sorte de mise en scène où le message du DD est brouillé par le plaisir de la sophistication.

Quelques images :

http://www.teva.fr/videos/285654-1-618-le-salon-du-luxe-et-du-dd.html

Alors quid de l’équitable ? Je pose la question à un exposant faisant de l’équitable en hôtellerie depuis plus de 10 ans …je ne suis pas convaincue, que 2% pour les communautés et en bonus quelques visites de médecins, le tout se transformera en messages de communication sur l’ « l’Ethical ». Un rapport de preuves un peu faible.

C’est un premier salon, une première approche, il m’a laissé le souvenir d’un plaisir visuel très agréable mais compte tenu de sa promesse il me laisse un sentiment d’avoir vécu une supercherie dans un contexte où il est urgent d’agir vite. Vivement l’année prochaine pour le 2ème salon où il faudra faire mentir cette parole accrochée sur l’arbre à vœux

 » la crise c’est le luxe qui passe du bling-bling à l’écolo! »

Ouf Yann Arthus-Bertrand saura nous rappeler rapidement l’urgence, vivement la découverte de son film où la beauté de l’image je n’en doute pas saura aussi exacerber nos angoisses quant à la planète et tous ses habitants…  et déclencher des actions toujours plus d’actions « Il est trop tard pour être pessimistes ! »

La musique relie les hommes

La musique beauté, la musique language, la musique multiple, la musique joie et universelle. Quel moyen extraordinaire pour relier et découvrir les peuples et communautés si différents mais « en » même humanité! La musique libre comme l’air et qui échappe encore aux lois de l’argent…parfois. Une chouette musique et « le courant passe » entre les uns et les autres, on passe des tracas quotidien à la joie, l’espace d’un instant. Allez la semaine commence, laissons les mots de côté et vibrons « all other the world » (enfin presque…)

merci Odile.

et pour en savoir plus, et pour découvrir d’autres musiciens, et pour changer le monde par la musique ….http://playingforchange.com/

Un instant de joie

Un instant de joie au moment où on arrive en haut d’une montagne, ça y est l’objectif fixé est atteint. A  ce moment, oui c’est un bonheur, que l’on partage avec tous les coéquipiers!

Après les « plans sur la comète », le dossier de candidature accepté, les cours, le mémoire et pour finir l’examen, sans compter le stress, et bien c’est la joie d’avoir réussi, et d’être riche de toute cette nouvelle expérience et surtout de toutes ces rencontres qui vont compter pour la suite du chemin.  Un grand merci à Voix Libres qui m’a offert un très  beau sujet de fundraising… à concrétiser maintenant, mais c’est une autre histoire.


Whaou c’est la semaine du développement durable !

J’ai un peu peur, en effet ne risquons nous pas la saturation, tant les messages sur le développement durable nous cernent à 360°. Tant de promesses, de bonnes intentions, et il faut bien en convenir de marketing autour de la révolution verte, la croissance verte, l’économie verte etc…etc…Mais au final sommes-nous prêts à faire les efforts, les révolutions qui s’imposent pour inscrire définitivement nos actions dans une cohérence de responsabilité durable?

Rappelons-nous la définition du développement durable proposée en 1987 par la Commission mondiale sur l’environnement et le développement dans le Rapport Brundtland.

« Un développement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. Deux concepts sont inhérents à cette notion : le concept de « besoins », et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient d’accorder la plus grande priorité, et l’idée des limitations que l’état de nos techniques et de notre organisation sociale impose sur la capacité de l’environnement à répondre aux besoins actuels et à venir. »

Des concepts à conjuguer à tous les temps de nos actions. Ce n’est pas facile, car bien souvent nous n’avons pas conscience de faire « mal » pour les générations futures.

Posons nous, nous-mêmes les bonnes questions, toutes les bonnes questions ? Pourquoi ? pourquoi ? Pourquoi?

Tristesse… mais

Grande tristesse  ce 27 mars à la chapelle de l’hôpital Haute Pierre de Strasbourg. Une tristesse mêlée de colère, d’incompréhension mais aussi de questionnement sur le « sens de notre humanité ».

Un au revoir à un homme aimé, engagé, nous étions tous là famille, amis, amis des amis et peut être bien au-delà. Un rendez vous qu’il avait donné à tous, « ici et maintenant », en présence de son âme de lumière, pour nous poser la bonne question de l’amour et du partage.

La violence de sa fin « physique » ressemblait sans doute à la violence de sa rébellion contre l’injustice et le cynisme de « l’argent ».

Il me vient cette phrase récente de Sœur Emmanuelle :

« La valeur d’un homme ne dépend pas de ses convictions mais de ses actions. »

Vivons, vivons, armons nous de force, d’intuition et de courage pour réaliser des œuvres magnifiques d’amour et de partage dans le respect de tout ce qui nous entoure.

Je garde cette phrase en moi, que tu laissais en épitaphe à tous ceux qui t’accompagnaient dans cet au revoir d’amour et d’amitié.

Des choses, il ne reste rien et nous partons qu’avec nos âmes et ce qu’elle a su à la fois donner et recevoir.

Merci Jean Jacques…que j’aurais voulu connaître

Le 21ème siècle sera … ou pas

sera le siècle du changement de paradigme quant au modèle de développement ou pas… Quels sont quelques fléaux actuels qui pourraient nous empêcher de construire un chemin solide vers ce développement durable tant espéré par les citoyens du monde ? Pouvons-nous impunément, nous pays riches, ignorer notre empreinte écologique, dénier le sort épouvantable de millions d’enfants?

Des solutions existent ou sont à inventer, de nouveaux comportements nous sont proposés, des actions sont à entreprendre j’ai envie de rajouter « qu’attendons nous ? ».

Le consommateur a un rôle à jouer et un pouvoir à prendre, le citoyen « blanc et riche » a une conscience a développé, chacun est personnellement responsable de ses actes vis à vis de notre Planète et de ses habitants. Retrouvons le vrais sens de « besoins » par opposition à « envies ». .. alors le 21ème siècle sera habitable pour nos enfants et petis enfants…ou pas.